Il y a un an paraissait le premier numéro de Quì. Quatre numéros plus tard, nous sommes toujours là et toujours plus forts. Plus forts de votre soutien et de vos encouragements à poursuivre notre aventure éditoriale singulière et exigeante. Plus forts des rencontres surprenantes et enrichissantes que nous avons faites durant cette année.

Pour ce quatrième numéro, notre jeune magazine donne la parole à la jeunesse corse. De cette rencontre avec la génération « Z », ainsi nommée par les sociologues, nous – les générations précédentes – sommes ressortis ébranlés dans nos certitudes, basées souvent sur des jugements hâtifs et des a priori injustes ! Nous attendions une génération virtuellement hyperconnectée : nous avons trouvé des jeunes en quête de sens, de considération et d’échanges avec leurs aînés.

Nous pensions trouver des jeunes immatures et désinvestis de la chose publique : nous avons finalement rencontré une génération faisant preuve d’une acuité et d’une maturité dont nous pourrions nous inspirer. De cette génération, ne retenons que le « Z » et tirons-le comme disent les commerçants en faisant leurs caisses. Tirer le « Z » pour solder les comptes et trouver enfin la voie d’un indispensable dialogue intergénérationnel sincère et décomplexé. Sans sombrer dans l’angélisme ni verser dans un discours moralisateur infondé, actons simplement au terme de notre enquête de la nécessité pour une société d’intégrer toutes ses composantes sous peine de se disloquer, de perdre le sens du bien commun et du vivre ensemble.

Le vivre ensemble c’est aussi, au-delà du dialogue intergénérationnel, savoir partager les espaces de vie que nous offrent nos villes et nos villages. Ainsi les Ajacciens peuvent-ils enfin se réjouir de l’ouverture de la citadelle au public. Avant sa réhabilitation, nous sommes partis en quête des empreintes que l’histoire a laissées sur ce lieu, à la fois gardien et témoin du temps, de la mémoire et de l’identité.

D’identité, il en est aussi question dans notre grand dossier consacré à l’insularité. En quoi cette dernière est-elle constitutive de la première ? À quel point notre insularité a-t-elle façonné notre rapport au monde ? Comment les limites naturellement imposées par la mer en imposent-elles d’autres, plus sociétales ou culturelles ? À toutes ces questions, nos contributeurs, qu’ils soient écrivains, sociologues ou anthropologues, ont apporté des éléments de réponses. Ce faisant, ils sont venus ajouter de l’eau à notre moulin éditorial.

Cette eau si essentielle à la vie ! Cette eau vis-à-vis de laquelle nous devons nous sentir autant redevables que responsables et dont nous devons préserver le cours éternel, sous peine de disparaître en même temps qu’elle. Grâce aux témoignages d’hydrologues, d’acteurs publics, d’agriculteurs, d’associations ou d’ingénieurs, nous avons suivi son fil, pour vous aider à mieux comprendre les enjeux environnementaux et sociétaux que représente la préservation de cet élément vital.

C’est encore sur l’eau que nous conclurons cet opus, en partant à la rencontre de pirates réels et virtuels, que nous donne à voir le musée de L’Arsenale à Bastia durant l’été. Nous espérons, quant à nous, vous permettre de voguer agréablement au milieu des pages de notre magazine, en gardant toujours le cap qui mène au plaisir de la découverte et du savoir.