Notre monde déborde ! Au dernier comptage, nous serions plus de 8 milliards à vivre, consommer, polluer sur cette petite planète. Notre monde sature ! D’images, d’informations, de distractions dont on nous abreuve afin de nous maintenir dans cette course frénétique. Plus on consomme et plus on se consume !
Le collectif cède la place aux individus, le sens commun s’efface derrière les vérités de chacun et les grandes religions marquent le pas au profit de méthodes de développement personnel, dont on ne cesse de vanter les bienfaits.

Au cœur de ce tumulte, où les repères s’estompent, où le vivre ensemble se disloque, certains décident de résister, par choix professionnel, conviction personnelle ou au nom de leurs croyances.

Sans véritablement pouvoir parler d’un phénomène de société à grande échelle, on constate, en effet, que des couples, des familles franchissent le cap et quittent la ville dans l’espoir d’une vie meilleure à la campagne ou au village. Une manière pour eux de ralentir le pas ou d’en faire un de côté et de ne plus subir la cadence d’une société qui avance à marche forcée. 

Du nord au sud de l’île, nous sommes partis à la rencontre de ces résistants des temps modernes pour mieux comprendre leurs décisions, leurs attentes, leurs motivations et les renoncements auxquels ils sont prêts pour réussir cette nouvelle vie loin des villes.

Vivre à l’abri du monde… et pourtant prier pour son salut, c’est le choix qu’ont fait les six frères du couvent de Corbara qui nous ont accueillis quelques jours pour partager leur quotidien. Un quotidien fait de silence, de recueillement et de prière au nom d’une foi inébranlable qui force le respect, quelles que soient nos convictions. Croyant ou pas, on est saisi par le calme et la paix des lieux. On en ressort apaisé, revigoré, prêt à affronter le monde… à nouveau.

À l’image de Christian Delorme, prêtre éclairé et engagé depuis 50 ans, des philosophes, des sociologues ou des artistes ont essayé de nous livrer quelques clés pour comprendre cette perte de sens généralisée et la quête de nouvelles formes de spiritualité qui en découle.

Et si le réconfort venait de la nature ? Des arbres, par exemple, et de leurs racines qui les arriment solidement au sol ou de leur énergie vitale qui les traverse et les aide à se hisser ?

Dans notre dossier consacré à la forêt corse, nous avons rencontré les acteurs qui l’étudient, l’exploitent ou s’y ressourcent avec la conscience de devoir préserver un patrimoine naturel inestimable à l’heure du dérèglement climatique.

Forse un ghjornu i nostri paesi è a nostra furesta sàranu i rifugi di l’anima corsa per resiste à l’assaltu di stu mondu. E cusì sia !