Par Odile Cazenave
Illustrations Jean-Christophe Attard
«
Si le monde industrialisé, global, restait en suspens, luttant contre l’infection, la nature, elle, respirait
»
Liberté. Au singulier. C’était le mot de passe de l’ordinateur de mon père. J’avais gardé pour moi le fait que je trouvais cela un peu ridicule, ringard.
En fait, à y repenser, il était assez beau ce choix ; ce que cela avait pu vouloir dire pour lui dans les années 40. Liberté comme mot de passe là où les trois quarts des gens choisissent une sorte d’onomatopée ou de jeu de mot facile. Liberté, ce mot si banalisé qu’il en a perdu sa force, comme arrivé à essoufflement.
Avec la pandémie du Covid-19 et ses variants, les restrictions de tous ordres de l’année passée et des derniers mois, le mot a retrouvé une nouvelle urgence, ouvrant sur des notions que les générations, X, Z, les millennials n’auraient nullement imaginées dans le monde contemporain : liberté de mouvement, de déplacement ; liberté de (se) dire, d’écrire ; de penser différemment le monde et son rapport au monde. La vie sociale s’est rétrécie à un niveau impensable. Du port du masque aux gestes barrières, de la distanciation sociale et l’impossibilité de se toucher par peur des risques d’infection, aux attestations, dérogations et déplacements contingentés en heures ou kilomètres, notre vie se décline d’abord en restrictions sinon en interdits. Face à ces entraves et au rétrécissement de la vie, notamment culturelle, il importe, plus que jamais, de rêver à de nouveaux possibles, essayer de repenser le monde et le rapport de l’homme au monde, à son environnement. […]
Portfolio
Photographies & Texte Marcel Fortini
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