Robert Kran

L'homme qui plantait des arbres

Par Dominique Memmi
Photographies Jean-Christophe Attard

Robert Kran. Un homme libre, né de la forêt, et qui a créé avant l’heure un jardin fruitier singulier, préservé des artifices chimiques et du monde marchand. Le lieu d’une poésie assumée et d’une intuition écologique d’avant-garde.

«
Il y aura un jardin, il sera extraordinaire…
»

Robert Kran, l'homme qui plantait des arbres - Dominique Memmi - Quì magazine
Robert Kran, l'homme qui plantait des arbres - Dominique Memmi - Quì magazine

Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action… n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable. 

Ainsi débute la nouvelle de Jean Giono intitulée L’homme qui plantait des arbres.

Cet incipit, on pourrait l’appliquer à l’action d’un homme qui a fait d’Avapessa, un morceau de terre entre Calvi et l’Île-Rousse, plus exactement entre Avapessa et la chapelle Saint-Michel, son territoire et son sujet d’élection. Cet homme s’appelle Robert Kran. Son histoire débute au milieu du XXe siècle, alors que la guerre fait rage. À cette époque, Robert est un enfant qui vit en Alsace auprès de sa mère dans une ville proche d’une grande forêt domaniale. Il faut imaginer le bruit et la fureur des bombes et aussi la prière des mères qui monte vers la cime des grands arbres lorsque, fuyant les attaques, elles se réfugient dans la forêt poussant leurs petits au-devant d’elles dans de petites charrettes de fortune. 

Sans doute l’incroyable jardin fruitier de Robert Kran est né de ce lieu de l’enfance, il est le fruit présent de cette forêt originelle. En ce sens, le parcours personnel de l’homme incarne l’intuition environnementale qui, dès l’aube, était synonyme de survie. […]

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