Engagez-vous,
rengagez-vous…

Par Marcel Jureczek
Illustrations Philippe Antonetti

En ces temps de militantisme effréné, où même les crèmes glacées se déclarent « engagées », le moment est peut-être venu de s’interroger sur la notion de rébellion, ici et ailleurs.

«
Si les raisons de se
révolter se multiplient, les authentiques rebelles se font rares
»

Jureczek - Quì Magazine vol.7

J’allume la télévision et une publicité criarde me vante l’image d’une banque autodéclarée « citoyenne » ; le magazine que je feuillette porte à ma connaissance une marque de chaussettes « solidaires et écoresponsables », quel programme pour un bout de tissu !

Dans la rue, partout, je tombe sur des signes d’insoumission. Sur les murs d’Aiacciu, Bastia, Corti… on se révolte à la peinture noire contre « l’État français », on affirme sa ferme opposition à la « speculazioni », on se dresse contre la « culunizazioni » et ses représentants « IFF ».

Il n’y a pas si longtemps encore, le monde semblait si simple à comprendre. Il existait des militants, venus de la gauche, qui se préparaient au grand soir, afin d’abattre un « système d’exploitation et d’aliénation », le capitalisme, pour le nommer. Nos révolutionnaires présentaient plans et projets d’avenir pour un monde nouveau. À l’opposé du spectre, venus de la droite, des réactionnaires dénonçaient les dérives amorales d’une modernité individualiste et jouisseuse dans des livres au style flamboyant. En Corse, le nationalisme moderne, né dans la cave d’Aleria et les chambres étudiantes d’Aix et de Nice, souhaitait revivifier notre île et son peuple en y chassant « l’État français et ses sbires coloniaux ». […]

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