Quì / Comment votre intérêt pour la Corse est-il né ?

Pierre Dottelonde / J’ai mis pour la première fois les pieds en Corse l’été où j’ai fêté mes sept ans. C’était dans un village du Cap Corse et à la suite de cela, j’ai passé toutes mes vacances de préadolescent, adolescent et jeune adulte dans ce village.

À la fin du lycée, j’ai constaté qu’il y avait un hiatus entre le fait que la Corse a tout pour être un paradis, et la réalité qu’elle n’en est pas un. J’ai donc commencé à m’intéresser à cette question, à lire la presse et des ouvrages, à en discuter avec des gens… C’est là que j’ai vraiment commencé à appréhender l’identité corse, les rapports avec le Continent… J’ai ensuite fait des études d’Histoire, que j’ai poussées jusqu’au doctorat et c’est là que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de travail de fond sur la période récente, c’est-à-dire environ dix ans après les événements d’Aleria. C’est comme cela que je me suis lancé dans une thèse sur l’histoire de la revendication corse contemporaine. J’ai rencontré beaucoup d’acteurs de l’île, politiques, économiques, culturels. Aghju amparatu à parlà corsu, à leghje, à scrive… Je me qualifie volontiers de pinzutu corsisatu. […]