Entretien avec

Patrice Franceschi

Propos recueillis par
Marie-France Bereni Canazzi
Illustration Benoît Lamare
Photographies Archives de Patrice Franceschi

Aventurier et écrivain, Patrice Franceschi arpente le globe depuis un demi-siècle. Sur mer, dans les airs, des îles de l’archipel de Vanuatu aux montagnes afghanes, il a fait de sa vie une aventure où l’action n’est rien sans la quête de sens qui lui est inhérente et l’engagement total qu’elle réclame. Avec humilité et sincérité, il livre ici sa conception de l’esprit d’aventure.

«
La vie, en fin de compte, est faite de regrets. On fait ce qu’on peut pour les limiter, rien d’autre
en définitive…
»

Patrice Franceschi - Quì Magazine Volume 6

Quì / Patrice Franceschi, quand on cherche à vous définir, on relève que dans les médias vous êtes présenté comme un écrivain, un humanitaire, un aventurier, un militaire, un sportif ; ces qualificatifs, nombreux pour un seul homme, vous conviennent-ils ? 

Patrice Franceschi / Oui et non. Chaque élément pris séparément est exact, mais il manque le lien entre eux si on les égrène les uns après les autres. Il vaudrait mieux ramasser l’ensemble de ces qualificatifs dans une formule signifiant à mes yeux ces multiples facettes de la vie que j’ai choisie : l’union constante de l’action et de la réflexion pour transformer en conscience chaque expérience. Et éventuellement transmettre ce qu’on en a retiré. Le livre est alors ce vecteur. Le reste est accessoire. En conséquence de quoi, le terme d’écrivain-aventurier est, au bout du compte, le mieux à même de résumer l’ensemble, me semble-t-il. 

Q / Vous avez été le président de la Société des explorateurs français, ce qui symbolise la reconnaissance de vos pairs. Il s’agit là d’une mise à l’honneur qui ferait rêver bien des personnes, qu’elles aiment Jules Verne ou Paul-Emile Victor. Êtes-vous sensible à ces honneurs ou distinctions ? 

PF / En toutes circonstances, il faut se méfier des honneurs et ne jamais les rechercher, ce qui est mon cas, je le dis en toute simplicité. Ainsi, quand les honneurs vous tombent dessus cela vous fait plaisir et s’ils se refusent, vous n’en êtes pas meurtris. Avoir été élu Président de la Société des explorateurs à l’époque où cela s’est réalisé m’a fait grand plaisir car j’admirais ceux qui m’avaient précédé, comme Paul-émile Victor. Cela avait du sens, cela représentait quelque chose. Je me trouvais dans le prolongement d’une lignée – cela compte. J’ai également été très content de recevoir le Prix Goncourt de la nouvelle en 2015 pour Première personne du singulier. Voilà, c’est à peu près tout. […]

1999, chez les shamans Sakuddeï de l'archipel des Mentawaï en Indonésie. Rite initiatique du tatouage.
2013, avec les Saa de l'île Pentecôte au Vanuatu - Pacifique occidental. À droite, Melsul, cousin adoptif de Patrice Franceschi.
2010, Guyane française. Capitaine du trois-mâts "La Boudeuse".
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