Ici ou ailleurs,
comment embrassons-nous
un lieu qu’on aime ?

C’est en 2018 que commence mon périple sur l’île avec la volonté de m’affranchir de mon approche de la photographie d’actualité. Démarre alors une quête impossible, celle de saisir en images l’identité de ce territoire et de ses habitants. Loin des clichés attendus, je cherche des traces sensibles pour redessiner une carte intime, sensible et poétique de ce que pourrait être la Corse d’aujourd’hui. Intraccià est le fruit de cette errance.

Né d’une mère germano-syrienne et d’un père turc ayant grandi en France, j’ai toujours été en quête d’identité partout où j’allais. À travers la rencontre de celles et ceux qui font la Corse, je commence à naviguer sur ma propre recherche d’identité. En 2020, ayant définitivement quitté Paris pour m’installer sur l’île, je réalise que je m’y sens chez moi, car on m’a invité à rester.

La Corse m’a fait le cadeau de cette liberté de création et de pouvoir me perdre. Aujourd’hui, je ne suis plus spectateur, mais deviens acteur de ce territoire. Je continue
l’exploration des liens visibles et invisibles de ce que serait l’identité corse à travers le registre de mes sensations. Au fil des années, Intraccià* prend le chemin de ma subjectivité, une lettre d’amour photographiée sur les routes de ce qui devient ma maison.