Par Laurent Hérin
Photographies À son image / © Élise Pinelli
Borgo / © Petit Film & France 3 cinema
Ghjuvanna, Saveriu, Clara-Maria, Marc’Antonu ou encore Louis. Ces prénoms ne vous disent rien ? Au Festival de Cannes, ils sont arrivés sur la pointe des pieds pour repartir auréolés de louanges, de la part de la presse comme des professionnels. Le grand public devra attendre la rentrée – ou les avant-premières de l’été – pour les découvrir dans À son image, de Thierry de Peretti et Le Royaume, de Julien Colonna, deux longs-métrages dans lesquels brillent ces comédiens dont c’est souvent la première ou la deuxième expérience. Portrait d’une jeune génération d’acteurs et des directrices de casting qui les ont découverts.
«
Je cherche des gens qui soient capables d’improviser le texte qui est écrit pour eux. Ils doivent le comprendre. Quand on fait un film sur le nationalisme, c’est même une nécessité sentimentale
»
Cannes est le baromètre du cinéma mondial. Chaque année, tous les yeux sont tournés vers ce festival unique, le plus important au monde dans son domaine. En mai dernier, dans les sections parallèles d’Un certain regard et de la Quinzaine des cinéastes, deux films corses ont fait sensation : Le Royaume de Julien Colonna et À son image, de Thierry de Peretti. Leur point commun au-delà d’être tournés sur le territoire ? Ils font appel, notamment pour les rôles principaux, à des comédiens amateurs ou débutants, en tous cas totalement inconnus du grand public. Pour trouver ces perles rares, les deux réalisateurs ont pu compter sur leurs directrices de casting spécialisées dans ce qu’on appelle communément les « castings sauvages ».
Même si l’une d’elles, Julia Canarelli, réfute le terme : « Je n’aime pas trop cette appellation. Je ne vais pas « chercher » des comédiens. Ce qui m’importe c’est de permettre à des histoires de se tisser, à des gens de se croiser, de créer un lien entre des réalisateurs et des acteurs ou des actrices. Au final, il est question de jouer, qu’ils soient professionnels ou débutants. » En effet, pour celle qui a assuré une partie du casting du Royaume, il est surtout question de rencontre : « Dans les deux cas, on accompagne un processus. Ceux dont c’est le métier ont plus de codes et d’expériences. Avec un acteur professionnel, tu n’as pas la même approche. » Entre alors en jeu une notion de désir et d’envie. La plupart de ces comédiens « amateurs » n’avaient d’ailleurs jamais envisagé, avant de rencontrer les directrices de casting, de faire du cinéma. […]
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