Zones humides de Corse

Zones de transition aux limites vaporeuses, espaces mobiles et fragiles, mais aussi incroyablement résilients face aux variations qui les bousculent, les milieux humides s’inscrivent dans le paysage corse comme autant de parenthèses oniriques entre deux mondes. Ces prodiges de terre et d’eau, véritables monuments naturels, abritent une richesse infinie. Des rivages jusqu’aux hauteurs de l’île, plantes, poissons et oiseaux rares y ont trouvé refuge et protection. Tandis qu’au fil du temps, les hommes, eux, ont noué avec ces foisonnants étangs, lagunes, pozzines et autres estuaires, une histoire faite à la fois d’amitié, de défiance et de trahisons, partagée entre besoins vitaux et intérêts économiques, croyances ancestrales et conquête des espaces naturels jusqu’à la déraison. Derrière la brume de nos impénétrables wetlands se cache pourtant une part essentielle de nous-mêmes. Il n’est qu’à ouvrir les yeux et tendre l’oreille…

«
110 mares temporaires, autant de lagunes, une quarantaine de lacs, 80 pozzines, sans compter les estuaires, les marais et les tourbières…
»

À retrouver dans ce dossier :

Zones humides - éclairage - Quì Magazine Vol.7

Entre terre et eau

Des milieux méconnus

On dit qu’elles seraient un peu plus de 200 sur notre île. Mais les connaît-on toutes ? Et que savons-nous de leur fonctionnement, de leur évolution, de ce qu’elles apportent exactement à l’air, à l’eau et aux êtres vivants ? Dans un contexte de changement climatique et plus encore en Corse où, par leur position méditerranéenne, elles jouent un rôle de sentinelles, les zones humides, concentrés d’or bleu, ont tout à nous apprendre…

Zones humides - Wetlands - éclairage - Quì Magazine Vol.7

Histoire et légendes

Des espaces de vie et de mort

L’histoire du rapport qu’entretiennent les hommes, en Corse, avec les zones humides s’avère fluctuante. Occupés pendant l’Antiquité, ces espaces deviennent répulsifs à partir du Moyen Âge et commencent à faire l’objet de tentatives d’assainissement sous l’occupation génoise. Une ambivalence que cultive aussi le système de croyances insulaires.

Zones humides - éclairage - Quì Magazine Vol.7

patrimoine bioculturel

Interview de Matthieu Ghilardi

Chercheur au CNRS, Matthieu Ghilardi, originaire du Fium’orbu et de Zuani, est rattaché sur Aix-en-Provence à l’un des meilleurs laboratoires de France dans l’étude des carottages. Auteur de « Lagunes et marais de Corse de la préhistoire à nos jours », ce géographe, spécialisé en géoarchéologie des grands fleuves du pourtour méditerranéen, aura consacré 10 ans de recherche aux zones humides de Corse.

Zones humides - Wetlands - éclairage - Quì Magazine Vol.7

La végétation des wetlands corses

Éclairage de Guilhan Paradis

Du point de vue de la recherche scientifique, il fait partie de l’école quasiment disparue des « vieux naturalistes ». Aujourd’hui enseignant retraité, Guilhan Paradis continue de fréquenter avec un œil aiguisé la végétation des zones humides de Corse, dont il s’est fait une spécialité.

Zones humides - Martin Boone - éclairage - Quì Magazine Vol.7

À l’écoute des étangs

Rencontre avec le photographe Martin Van Boone

Ses premières armes photographiques, Martin Van Boone les a forgées
au contact des paysages corses, des oiseaux et des mouflons. Poursuivant ses vagabondages, il revient inlassablement aux étangs dont il saisit avec délicatesse les moments de grâce, avec cet art de l’observation qui le conduit jusqu’à des missions scientifiques pour le compte d’institutions.

Zones humides - éclairage - Quì Magazine Vol.7

Tanchiccia

Une invitation hors du temps

L’étang de Tanchiccia, plusieurs fois inquiété par des projets d’infrastructures (centrale thermique, marina…), a pourtant tout d’un trésor patrimonial : la plus vaste roselière de Corse-du-Sud, des cistudes en grand nombre, plus de 400 espèces végétales, 148 espèces d’oiseaux… Grâce à une vraie volonté politique, suivie d’aménagements, il est devenu une escale naturelle incontournable.

Zones humides - éclairage - Quì Magazine Vol.7

Capitaine d’exploitation lacustre

Rencontre avec Toussaint Planet

Cinq heures du matin et bientôt l’aurore… Comme chaque jour de la semaine, Toussaint Planet est le premier arrivé à l’étang encore endormi de Chjurlinu. En traversant le pont, il lance quelques bouts de pain aux foulques et aux poissons. 

Partenaires

  • Nave va - quì magazine
  • Mercedes noria Ajaccio - Miniconi - Quùi Vol.6
  • CAPA - Angelo

Contact