Reportage de Morgane Quilichini & Jean-Christophe Attard
Quitter la terre ferme et larguer les amarres, faire d’une coquille de noix son Argo pour une vie au rythme du port. Composer avec la promiscuité, le roulis perpétuel, le manque d’espace et les pépins mécaniques. C’est le choix qu’ils ont fait. Pour le meilleur, la plupart du temps.
«
J’avais 40 ans et je n’avais jamais mis les pieds sur un bateau. Naviguer ne faisait pas partie du projet, je voulais juste
changer de modèle et le bateau, j’en avais toujours rêvé
»
Imaginez un lundi soir d’hiver. Il fait nuit à 17 heures, vous terminez une journée de travail, la première de la série. Vous garez la voiture sur le parking de votre immeuble, sortez du coffre les sacs de courses qui s’y empilent. Ascenseur, deux, trois, quatre étages plus haut. Dans le couloir, vous sentez les odeurs de cuisine de l’appartement à côté du vôtre, les enfants du couple d’en face qui crient. Vous poussez la porte de chez vous, clés dans le vide-poche, chaussures dans le placard. Au-dessus, la voisine fait les cent pas en talons. Autour de vous, tout est parfaitement à sa place, déco soignée, canapé profond et grand écran au mur.
Ce logement bien rangé, bien carré, bien soigné, calé au milieu de tant d’autres ; ce quotidien conventionnel, tellement « normal », c’est ce qu’ils ont quitté. Bâillonné et jeté au fond du port. Pour vivre autre chose, tenter une aventure, imaginer une existence différente dans laquelle les jours se suivent sans se ressembler, avec la nature juste derrière la porte. Un « dedans-dehors » permanent, au contact des éléments, souvent en harmonie, et qui clashe quelquefois. Une vie plus simple aussi, moins chère, moins « demandeuse », sans nécessairement de conviction écologique chevillée
au corps, mais pour avancer plus léger. […]
Durant une semaine, nous avons suivi les bénévoles de la Croix-Rouge à Ajaccio. Nous avons découvert un autre visage de la ville, celui des sans-abri et des nécessiteux. Nous avons surtout découvert l’engagement d’hommes et de femmes qui ont décidé de consacrer leur vie aux autres.
Reportage et réalisation : Jean-Christophe Attard
Grand angle Société
Reportage de Jean-Christophe Attard & Susy Alamercery
Agence Totem
Les jardins de Bodiccione,
Boulevard Louis Campi, Bat C1
20090 Ajaccio
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