Nouvelle inédite : La balade du paradis perdu
Fiction
Par François-Xavier Dianoux-Stefani
Illustrations : Marie-Caroline Andreani
Propos recueillis par Jean-Christophe Attard
Photographies Jean-Christophe Attard
L’élaboration de notre dossier consacré à l’esprit politique a été l’occasion pour nous de convier Jean-Félix Acquaviva et Laurent Marcangeli au Grand Café Napoléon à Ajaccio et de reformer le duo qui a dirigé la commission d’enquête parlementaire sur les circonstances de l’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d’Arles. Le temps d’un échange ouvert et spontané, les deux parlementaires se sont livrés sur leurs engagements et parcours respectifs, sur leur rapport personnel à la politique ou sur leur conception de la pratique du pouvoir.
«
Il y a un côté positif de la chose publique : cette passion, cette idée de mission, de transmission,
de construction…
»
Quì / Comment est née votre conscience politique ? Y a-t-il eu un élément déclencheur particulier ? Une rencontre ?
Laurent Marcangeli / Ma conscience politique s’est éveillée tôt, au collège. Je n’ai pas baigné dans un environnement où la politique était très présente. Seule ma mère avait un engagement syndical fort au STC. Y a-t-il eu un élément déclencheur particulier ? Il y a surtout le fait de s’intéresser au monde dans lequel on vit, à la situation du moment, aux gens. Pour moi, l’élément déclencheur a été l’élection présidentielle de 1995, où Jacques Chirac était donné perdant, plus ou moins lâché par ses amis. Il a alors remonté la pente avec une abnégation et une volonté de déjouer les pronostics, ce qui m’avait particulièrement impressionné. Y a-t-il eu une rencontre ? Je crois que la rencontre, c’est surtout une rencontre avec soi-même, avec ce qu’on a envie de faire.
L’action politique peut prendre plusieurs formes. Elle peut rester dans l’ombre. Il y a des gens qui font des carrières complètes dans l’action publique sans aller sur le devant de la scène. Elle peut se jouer aussi, comme nous l’avons choisie tous les deux, sur le devant de la scène et en pleine lumière. Donc oui, j’ai été militant très jeune et élu conseiller municipal d’Ajaccio
à 27 ans.
Jean-Félix Acquaviva / Nous avons pour point commun avec Laurent d’avoir commencé très jeunes, même si, pour ma part, j’étais plutôt dans une famille très engagée politiquement. Mon père était aux côtés de Max Simeoni dans les années 60, j’assistais moi-même, enfant, aux meetings d’Edmond Simeoni dans les années 75… D’ailleurs, j’ai quelques images du congrès de Corte avant les événements d’Aleria. On peut donc dire que c’est une trajectoire familiale. En même temps, je rejoins les propos de Laurent qui renvoient à la rencontre avec soi-même. On s’engage en politique avec sa propre vision individuelle, même au sein d’une famille ou d’un environnement propices.
J’ai été syndicaliste étudiant, puis j’ai été amené à conduire une liste territoriale en 1998, au moment de l’assassinat du Préfet Erignac. J’ai parlé de Max, d’Edmond, mais il y a eu aussi d’autres personnes qui ont compté. Certaines sont là, d’autres ne sont plus là. Sans vouloir exagérer le côté dramatique dans le fait nationaliste, il y a eu aussi des éléments douloureux qui peuvent donner à un jeune le sentiment d’avoir à endosser une mission. Même si après, effectivement, on fait son propre chemin. […]
Nous vous invitons à écouter un échange inédit entre Jean-Félix Acquaviva et Laurent Marcangeli, que nous avons enregistré pour vous au Grand Café Napoléon à Ajaccio. Les deux parlementaires se livrent sur leurs engagements et parcours respectifs, sur leur rapport personnel à la politique.
Reportage et réalisation : Jean-Christophe Attard
Fiction
Par François-Xavier Dianoux-Stefani
Illustrations : Marie-Caroline Andreani
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