Propos recueillis par Vannina Bernard-Leoni
Illustration Benoît Lamare
Photographies Élise Pinelli
Film après film, Thierry de Peretti compose une vaste fresque de la Corse contemporaine, où désirs et désillusions se mêlent et s’électrisent. Avec À son image, adapté du roman éponyme de Jérôme Ferrari, il signe un quatrième long-métrage très attendu, sélectionné à Cannes et encensé par la critique. Mais la sortie du film nous offre aussi l’occasion d’un grand entretien pour évoquer plus largement son travail, ses moteurs et l’état de la création cinématographique sur l’île.
«
J’ai besoin de faire rentrer dans mes films tout un tas de choses qui n’ont pas directement à voir avec l’histoire que le film raconte
»
Quì / On vous a d’abord connu – et aimé – comme acteur et metteur en scène de théâtre, puis en 2005, vous avez commencé à passer derrière la caméra, avec un premier court-métrage, Le jour de ma mort. Comment est arrivée l’envie de devenir cinéaste ?
Thierry de Peretti / Je pense que je n’aurais pas fait de films s’il n’y avait pas eu la Corse, si je n’avais pas été corse. Et si j’ai voulu faire des films, c’est que je ne voyais pas tout à fait au cinéma ce qui en Corse me touchait, m’impressionnait ou même aussi me révoltait. Bien sûr, bien d’autres avaient fait des films avant moi : Marie-Jeanne Tomasi, Dominique Maestrati, Ange Casta, Ange Leccia, Dominique Degli-Esposti, Orso Miret, pour ne citer qu’eux. Et des beaux films. Mais je n’y voyais pas ce que moi je voyais dehors, ce que je trouvais de nouveau et qui racontait ma génération. Ça a été irrésistible de tenter de le faire et c’est peut-être aussi ce qui m’a aidé à me sentir légitime pour ça. […]
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