Parmi les souvenirs de la période de confinement en 2020, resteront sans doute en mémoire ces images de familles entières quittant Paris à la hâte pour rejoindre leur maison de campagne, leur village natal ou leurs proches en province. Sous l’effet d’une crise sanitaire sans précédent dans l’histoire récente, l’image de la
capitale, symbole de réussite sociale et professionnelle, s’est vue sérieusement écornée en quelques semaines. Fini le rêve d’une carrière professionnelle fulgurante, finie la soif d’une vie culturelle intense, finie la course au logement rêvé dans les quartiers en vogue… Paris devenait soudain une prison de béton de laquelle il fallait s’extirper sans tarder.

Si le concept d’exode rural est bien connu depuis le XX^e siècle, celui d’exode urbain, plus récent et moins massif, semble se dessiner peu à peu au-delà du prisme déformant et amplificateur du Covid. À l’époque, l’espoir d’un meilleur emploi et l’accès aux services étaient les causes premières du déplacement des populations vers la ville. Aujourd’hui, le mirage urbain ne séduit plus. Retour aux sources, à la nature, rythme raisonné, consommation responsable… Que les raisons soient écologiques, économiques ou politiques, on observe désormais chez les actifs, notamment auprès des familles avec enfants, une préférence pour le rural. […]