Nouvelle inédite : La balade du paradis perdu
Fiction
Par François-Xavier Dianoux-Stefani
Illustrations : Marie-Caroline Andreani
Propos recueillis par Vannina Bernard-Leoni
Photographies Lea Eouzan-Pieri
Illustrations Dominic Groebner
Son nom résonne encore comme un éclat de rire aux quatre coins de l’île. « Grossu Minutu », qu’on appelle aussi « Minutu » tout court ou « Minutu Grossu » annonce déjà la couleur et le sens du paradoxe avec ce nom qui rapproche deux contraires. « Maigre-gros » ou « gros-maigre », il semble désigner le subtil équilibre d’un rire qui puise tout à la fois dans le gras et la finesse… Pour en savoir davantage sur ce personnage mythique au carrefour de l’histoire et de la fiction, nous avons rencontré deux passionnés qui entretiennent la mémoire du truculent tragulinu d’Alisgiani. Ghjacumu Fusina, poète et écrivain et Dominic Groebner, dessinateur et historien.
«
Il s’agit d’un humour
spontané, où rien n’est
calculé ni prémédité.
Ghjè u spiritu !
»
Quì / Pouvez-vous nous dire qui est Grossu Minutu ?
Ghjacumu Fusina / Grossu Minutu est peut-être le personnage le plus populaire de la culture corse. Il incarne un humour fin et « paisanu », adepte du trait d’esprit qui remet ses interlocuteurs à leur place. On compte des centaines d’histoires qui relatent ses bons mots, et les publications ont été nombreuses à les citer et à les enjoliver au cours des XIXe et XXe siècles.
Dominic Groebner / Au-delà du personnage littéraire, il faut rappeler que c’est un personnage historique, originaire de la pieve d’Alisgiani qui a vraiment existé. Il a vécu au XVIIIe siècle, a exercé le métier de tragulinu et semble avoir bien connu et fréquenté Pasquale Paoli. Bien sûr, la légende ne s’encombre pas toujours des détails de sa vie. Moi, la première fois que j’ai entendu parler de Minutu, c’était peu après mon arrivée en Corse, à la fin des années 1980. Je travaillais en Balagne, chez un berger, Fanfan Mattei, qui aimait raconter des anecdotes amusantes. Lui et ses amis, je les entendais souvent dire en s’esclaffant « Pare tuttu Grossu Minutu ! ». J’ai vite compris qu’ils faisaient référence à quelqu’un qui avait un esprit hors du commun mais j’ai mis du temps à savoir qui se cachait derrière cet humour. […]
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Par François-Xavier Dianoux-Stefani
Illustrations : Marie-Caroline Andreani
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